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Aoû 05 2015

Campagne contre les flux financiers en provenance d’Afrique

Illicit Financial Flows

« Arrêter l’hémorragie: Campagne pour éliminer les flux financiers illicites en provenance d’Afrique » ! C’est le nom saisissant d’une nouvelle campagne lancée au mois de juin dernier. Cette initiative, qui cherche à mettre fin à ces énormes ressources monétaires qui sortent du continent, se veut une campagne enracinée dans des expériences africaines et renforcée par des liens de solidarité avec l’Afrique partout dans le monde. Elle est mise en œuvre par TrustAfrica et un groupe d’organisations africaines de la société civile dans le but de mobiliser les étudiants et les jeunes, les syndicats et les mouvements sociaux de base en vue de faire entendre leurs voix pour le changement.

La campagne vise à porter le débat sur les flux financiers illicites (FFI) au-delà du cercle des spécialistes, afin de générer un mouvement de soutien en faveur des mesures politiques. Des progrès ont été réalisés sur ce front avec la présentation du rapport du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites en provenance d’Afrique, lors du 24e Sommet des Chef d’Etats et de gouvernement des pays membres de l’UA à Addis Abeba, et de son adoption par les dirigeants africains. Le rapport fait écho aux appels lancés par des organisations de la société civile à travers le continent pour mettre en évidence la menace sérieuse que représentent les flux financiers illicites pour le développement inclusif de l’Afrique et lancer un appel pour une intervention urgente et pratique pour arrêter l’hémorragie. 

Selon le rapport du Groupe de haut niveau, les sorties illicites de capitaux ont augmenté à un taux alarmant de 20,2% par an de 2002 à 2011 (calculs effectués par la Global Financial Integrity). Le Groupe de haut niveau a noté que la dépendance des économies africaines par rapport à l’extraction des ressources naturelles les rend particulièrement vulnérables aux flux financiers illicites. Il a également noté que l’économie numérique et les nouvelles technologies rendent ces sorties plus faciles, ajoutant une nouvelle dimension à un problème déjà troublant.

Le rapport identifie la question de la faiblesse des capacités nationales et régionales comme un obstacle majeur aux efforts visant à mettre un terme aux FFI, en précisant qu’il s’agit, en fin de compte, d’une question d’ordre politique. Ces dernières années ont été marquées par l’émergence notable, à travers le continent, de groupes de la société civile qui se sont mobilisés pour lutter contre les FFI. En effet, les FFI sont devenus un élément clé des discussions de l’Agenda 2063 sur le développement de l’Afrique ainsi que des processus en cours tels que le financement du développement et le développement durable au-delà de l’horizon 2015.

Le rapport du Groupe de haut niveau présente une opportunité pour les OSC et partenaires africains de forger une architecture continentale cohérente pour combattre les FFI. Les réponses apportées dans le passé ont emprunté, parfois sans discernement, les concepts et solutions proposés par des initiatives du G20 et de l’OCDE, c’est-à-dire des réponses basées, en grande partie, sur le problème vécu par les économies des pays du Nord. Le défi sera plutôt d’ancrer les interventions dans les spécificités du contexte et de l’expérience africains.

Par conséquent, il incombe aux OSC et partenaires la tâche de poser correctement la problématique des FFI et d’élaborer des réponses politiques  africaines distinctes. De plus amples informations sont disponibles sur le site Stop the Bleeding ou dans un livre électronique que nous avons élaboré avec le Mail&Guardian Africa.

Read 26929 times Last modified on mardi, 19 avril 2016 12:41

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